Le blues du dimanche soir
Isabelle Métral
3/10/20192 min read
Dimanche fin d'après-midi... C'est à ce moment-là que le ventre se renoue, que la migraine pointe le bout de son nez et qu'un sentiment de lourdeur vous plombe les épaules. Dimanche est déjà fini, le temps libre s'est envolé beaucoup trop vite,on n'a rien eu le temps de faire et demain tout recommence....
Demain c'est lundi. En plus, si ça se trouve il fera gris. Et si ça se trouve aussi, on aura mal dormi. On déroule déjà le scénario dans nos esprits remplis du blues du dimanche soir : Éteindre d'un geste rageur le réveil ou le portable qui sonne l'heure fatidique, passer dans la douche en pensant au petit-déjeuner qu'on n'aura pas le temps de prendre en entier, boire son café en pensant au trajet qui nous attend jusqu'au boulot, sauter dans les premiers vêtements qui nous tombent sous la main en houspillant son entourage car le temps passe et ce n'est que le début d'une longue série de tâches et...et...et...et nous voilà partis dans un rythme épuisant en rêvant du vendredi soir qui paraît encore si loin.
Et si on apprenait plutôt à jouer cette partition d'une autre façon ? Si dimanche en fin d'après-midi on appréciait le fait d'avoir encore du temps devant soi plutôt que de le passer à se voir déjà au lendemain ? Si on appréciait aussi le fait d'avoir eu peut-être deux jours de relâche quand d'autres n'en ont qu'un ? On pourrait aussi prendre tranquillement ce temps pour préparer les affaires du lendemain et profiter de tout le reste pour continuer à se détendre, à apprécier l'instant présent. On pourrait aussi regarder d'un autre œil le fait d'éteindre un réveil ou un portable. Même si sa sonnerie est insupportable, cela signifie que vous avez de l'électricité chez vous, celle-là même qui vous permet de boire un café chaud dans un endroit éclairé...vous avez aussi la chance d'avoir du chauffage et de pouvoir prendre une bonne douche qui, même rapide, vous a nettoyé et réveillé...Le même plaisir aussi d'avoir peut-être des personnes qui comptent autour de vous, même si vous les poussez à se dépêcher...
Et...et...etc...
Vous voyez bien maintenant comment refaire ce scénario autrement, réapprendre à apprécier le confort, le plaisir que l'on oublie parfois et que tout le monde n'a pas la chance d'avoir. Comment prendre du recul sur nos situations afin de mieux les vivre et ne pas se gâcher notre temps si précieux.
Et tout comme ce grand sage que fut Marc Aurèle, dans vos « Pensées pour vous-même », appliquez la sienne :
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre »